Depuis 2011, le harcèlement scolaire est devenu un sujet de préoccupation politique et social majeur. Et pour cause, un enfant sur dix environ est victime de ce fléau. Pour combattre ce phénomène, les institutions utilisent deux types de stratégies.
La première consiste à mener une action de prévention afin de sensibiliser les élèves aux conséquences de ce type de comportement (décrochage scolaire, phobie scolaire, troubles psychosomatiques, dépression, suicide). Selon une méta-analyse, cette approche ferait diminuer les actes de harcèlement de 20 %.
Pour faire face aux 80 % restants, les institutions ont choisi comme seconde approche la stratégie interventionniste. Notre propos est de montrer que l’intervention d’un tiers dans la relation de harcèlement pour la faire cesser, bien que logique de prime abord, peut se montrer contre-productive lorsqu’on adopte un regard systémique.
« Comportements d’opportunités »
La stratégie interventionniste revêt quatre formes principales :
Plusieurs constats nous amènent à relativiser l’intérêt d’avoir recours à ces méthodes. Le premier tient au fait qu’en intervenant dans la situation de harcèlement – ce qui est tout à fait compréhensible – on envoie le signal au harceleur et à sa victime que cette dernière n’est pas capable de se défendre seule et donc l’agresseur peut continuer sans risque.
Même si le harcèlement s’arrête après l’intervention d’un tiers, la victime n’aura pas réalisé qu’elle est capable de mobiliser elle-même des ressources internes pour faire face à l’agression. Lorsqu’une nouvelle situation de ce type se présentera, elle sera tout autant démunie que la fois précédente. C’est ce qui explique en partie le fait que les enfants harcelés qui changent d’établissement scolaire, se font souvent harceler à nouveau.
https://www.youtube.com/watch?v=CSuNE_mSOCY
Source : infochretienne.com