Au nom de la recherche, et en se drapant de la bonne conscience dont bénéficieraient sans condition ceux qui invoquent la santé, certains sont prêts à toutes les transgressions. Ainsi, des scientifiques de l’Université de Stanford entendent même créer une nouvelle catégorie d’êtres : les « bodyoids » [3]. Des ersatz de corps humains, dont la seule raison d’être serait de faire avancer les connaissances.
« Pourquoi entendons-nous parler de percées médicales chez la souris, mais rarement de leur traduction en remèdes pour les maladies humaines ? Pourquoi si peu de médicaments soumis à des essais cliniques reçoivent-ils l’approbation des autorités réglementaires ? Et pourquoi la liste d’attente pour une transplantation d’organe est-elle si longue ? Ces défis découlent en grande partie d’une cause commune : une grave pénurie de corps humains d’origine éthique », estiment ces chercheurs.
Déplorant le recours massif aux animaux dans la recherche médicale, une pratique qui « ne permet pas de reproduire les principaux aspects de la physiologie humaine » et qui oblige à nuire à des « créatures sensibles », les scientifiques préconisent dès lors de « produire des corps humains vivants dépourvus des composants neuronaux qui nous permettent de penser, d’être conscients ou de ressentir la douleur ». Des corps « de rechange », « à la fois humains et non humains », qui seraient un « moyen de sortir de cette impasse morale et scientifique » grâce aux progrès récents de la biotechnologie, considèrent-ils.
Source : www.genethique.org
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Bodyoids, quésaco ? Après les utérus artificiels, les embryons issus de cellules souches, voici maintenant les corps sans conscience. Les scientifiques sont très inventifs mais pas pour les bonnes raisons, et ils écartent assez rapidement tout débat bioéthique. Pourtant, comment peut-on penser que la dignité humaine s’arrête avec la conscience ? Où commence et où s’arrête la conscience ? Cela rejoint certainement de nombreuses questions actuelles sur le début et la fin de vie.