Cette GPA qui cache la forêt - Parmi les sujets bioéthiques, il ne reste que la GPA pour sembler encore inciter à dresser des “lignes rouges”. Décryptage de Michel Nodé-Langlois, Professeur honoraire de philosophie à Toulouse, pour Gènéthique.
Les candidats à l’élection présidentielle se sont vu tour à tour poser, au journal du soir de la première chaîne de télévision, des questions sur ce qu’ils envisageaient de faire s’ils étaient élus.
Parmi les questions rituelles, celle qui les interrogeait sur la GPA les amenait à déclarer, avec une belle et rare unanimité, qu’ils s’opposaient à sa légalisation. Le motif que tous avançaient est leur opposition à la « marchandisation du corps des femmes » (cf. Présidentielles 2022 : premières prises de position en matière de bioéthique).
La question leur permettait, ainsi qu’à ceux qui les interrogeaient, de faire montre d’une posture éthique sur un sujet « sociétal », qui paraît désormais jouer le rôle d’un repoussoir.
On peut néanmoins se demander pourquoi le questionnement se limitait strictement à cette question, et n’était pas étendu à d’autres sujets du même registre. Faute de temps ?…
Une “hypocrisie de plus” ?
L’opposition affichée à la GPA ne comporte pas de grand risque politique, car cette pratique intéresse pour l’essentiel les ménages composés de deux hommes, ce qui, même en y ajoutant ceux et celles qui militent en leur faveur, ne fait pas une part très importante de l’électorat, laquelle votera sans doute pour un candidat ou une candidate dont il ne paraît pas improbable qu’il change d’avis sur la question.
Source : genethique.org
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Une analyse intéressante du refus unanime de la GPA par les candidats à la présidentielle. Il nous démontre clairement que les enjeux bioéthiques, aussi importants soient-ils pour la dignité humaine, sont soumis à des intérêts électoralistes. De même, les politiques mettent en place une hiérarchie entre les droits de ceux qui peuvent s’exprimer et ceux qui ne le peuvent pas. A réfléchir.
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