elon une étude irlandaise, le « désir de mourir » des personnes âgées est souvent « transitoire » et « fortement lié à la dépression et au sentiment de solitude », qui sont des facteurs « résorbables ». Les chercheurs appellent donc le gouvernement irlandais, sur le point de légiférer sur l’euthanasie (cf. Euthanasie : l’autre épidémie en Europe ?), à « mettre davantage l’accent sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale et la lutte contre l’isolement social des personnes âgées ».
Dans le cadre de la Tilda (étude longitudinale irlandaise sur le vieillissement), les chercheurs du Trinity College (Dublin) ont suivi 8100 personnes de plus de 50 ans pendant six ans. Au début de l’étude, 4 % des personnes interrogées ont affirmé leur souhait de mourir. Deux ans plus tard, les trois quarts de ces mêmes personnes avaient changé d’avis et ne désiraient plus mourir. L’étude Tilda s’est intéressée au profil des personnes qui avaient initialement émis le souhait de mourir :
Les personnes qui ont changé d’avis au bout de deux ans ont déclaré qu’elles ne souhaitaient plus mourir parce que « leurs symptômes de solitude et de dépression s’étaient améliorés ».
Le professeur Rose Anne Kenny est gériatre et auteur principal de l’étude. D’après elle, les deux tiers de ceux qui souhaitaient mourir avaient au moins une maladie chronique considérée comme en phase terminale selon la définition du projet de loi irlandais. Une définition « trop large » selon les consultants en soins palliatifs. « Un accent accru sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale devrait donc constituer une partie importante de toute discussion sur l’aide à mourir » conclut le Dr Robert Briggs, gériatre et co-auteur de l’étude. Il déplore le sous-diagnostic trop important des maladies mentales, et craint que le projet de loi « ne dispose pas des garanties adéquates pour s’assurer que les plus vulnérables de la société ne soient pas poussés à rechercher l’aide au suicide ».
Source : genethique.org