Auparavant d’autres équipes avaient fabriqué des feuillets 2D de cellules cérébrales provenant de plusieurs donneurs humains, mais ce sont les premiers travaux à faire état de systèmes 3D « suffisamment robustes pour la recherche ». Un « véritable tour de force technique », estime Tomasz Nowakowski, biologiste à l’université de Californie à San Francisco, qui n’a pas participé à l’étude.
Ces « cultures chimériques », que les auteurs ont baptisées « chiméroïdes », combinent des cellules provenant de cinq donneurs. A l’avenir, elles pourraient accueillir des cellules provenant de centaines de personnes.
Les organoïdes cérébraux sont « particulièrement lents à se développer et difficiles à utiliser », et les chercheurs sont à la recherche de meilleurs moyens de les fabriquer. L’une des approches consiste à combiner les cellules de plusieurs donneurs en un seul organoïde. Cependant, comme les cellules souches de départ se développent à des rythmes différents, les lignées à croissance rapide prennent inévitablement le dessus.
L’astuce, selon Paola Arlotta, biologiste à Harvard, et ses collègues, consiste à fabriquer d’abord un ensemble d’organoïdes issus d’un donneur unique. Au fur et à mesure de leur maturation, les cellules de tous les organoïdes adoptent des taux de croissance similaires. En « homogénéisant » ensuite ces structures et en regroupant les cellules, il est possible de cultiver un « organoïde composite ». Les « chiméroïdes » développés dans cette étude ont atteint une taille d’environ 3 à 5 millimètres au bout de trois mois et contiennent les mêmes types de cellules que celles présentes dans le tissu cortical du fœtus.
Source : www.genethique.org