«Comment protéger les enfants des idéologues de la théorie du genre ?» - Dans un rapport parlementaire, deux députés dénoncent les «stéréotypes de genre» qui pèseraient sur les enfants. Selon le psychanalyste Ruben Rabinovitch, la déconstruction des limites qui y est prônée est dangereuse pour le développement psychique des individus.
«Le regard ahuri d'un imbécile est moins supportable que la prunelle incandescente d'un démon» proférait le Capitaine Achab depuis son baleinier dans Moby Dick. Un rapport d'information «Sur les stéréotypes de genre» a été remis le 6 octobre dernier à l'Assemblée nationale. Résumons-en succinctement les lignes de force afin de ne pas manger sur le temps toujours trop court qu'il nous reste à vivre: les petits garçons jouent trop au camion de pompier et les petites filles trop à la poupée. Le rapport d'information s'orne des atours de l'expertise puisqu'il intègre le désormais incontournable vernis ternaire de la scientificité académique: un sondage, des statistiques et une professeure émérite de sociologie à Science-Po. Que les impatients ne s'impatientent pas car les solutions à l'insoluble question humaine sont d'ores et déjà toutes trouvées : «Mettre en place un accompagnement à la parentalité», «Créer un label égalité pour les manuels scolaires», «Sensibiliser les jeunes aux droits des LGBTQIA+», et cætera.
Repartons d'une platitude qui n'est malheureusement déjà plus un lieu-commun: la femme est sculptée sur le corps de l'homme et l'homme est creusé dans le corps de la femme. Homme et femme, père et mère, frère et sœur, jour et nuit, lune et soleil, OM et PSG sont des termes qui n'existent qu'en relation les uns aux autres. La différence des sexes ne se soutient que de leurs oppositions et de leurs complémentarités. Autrement dit, la polarité des sexes n'a rien de «binaire» comme le dirait le gendriste idéal et l'entérinement civilisationnel de la différence des sexes est autrement plus décisif que les enjeux culturels, historiques et mouvants des orientations sexuelles et des vertus attribuées à l'un ou l'autre sexe. À la cour d'Henri III, les hommes se paraient de bijoux, s'attribuaient des atours féminins sans renoncer en cela à leur masculinité et, par cette ostentation provocante même, la faisait triomphalement resplendir.
Source : lefigaro.fr