Mardi 27 mai, c’est une Assemblée Nationale fracturée qui a approuvé, en première lecture, une modification de la loi française qui autoriserait l’euthanasie et le suicide assisté, avec 305 voix pour et 199 contre. Si les députés ont validé à l’unanimité le renforcement de l’accès aux soins palliatifs, le consensus a volé en éclat (et c’est heureux) en ce qui concerne la mise en place d’un « droit à mourir », sous conditions. Alors que certains se félicitent déjà d’une « avancée historique », le Comité Protestant pour la Dignité Humaine (CPDH), y voit un recul historique qui autorisera la mise à mort de personne dont la dignité sera jugée insuffisante pour vivre. Quant aux prétendues « limites » que les 305 députés présentent comme des garanties, elles ne tiendront malheureusement pas car, comme l’écrivait très justement le Conseil Consultatif National d’Ethique en 2014, « le déplacement de l’interdit de tuer, même strictement encadré, crée d’autres situations limites, toujours imprévues initialement et susceptibles de demandes réitérées de nouvelles lois ».
Le CPDH attend du Sénat, qui examinera la proposition de loi à l’automne 2025, un positionnement majoritaire en faveur des soins et de la vie et non de la mort administrée.