Erica Levens n’avait « pas beaucoup pensé » aux 14 embryons stockés dans une banque de Long Island à New-York, jusqu’au jour où elle a reçu une lettre lui demandant de prendre une décision. Erica a eu deux fils par fécondation in vitro, âgés de 22 et 24 ans aujourd’hui, conçus il y a « presque 26 ans ». Elle avait payé pour conserver les embryons restants pendant trois ans après la naissance de son deuxième fils. Au terme de ce délai, on lui avait alors demandé si elle voulait « continuer à les stocker, les donner ou les jeter ».
« Je n’avais pas l’intention de les utiliser et je ne voulais pas les donner. Emotionnellement, je ne pouvais pas me résoudre à signer la lettre pour les jeter », explique-t-elle. « Je n’ai jamais payé un centime de plus pour le stockage, précise-t-elle. J’ai mis le papier quelque part et je l’ai ignoré. » Dix-sept ans plus tard elle reçoit un nouveau courrier lui demandant de prendre une décision sans quoi le stockage lui sera facturé. « J’étais choquée » témoigne-t-elle.
« Evidemment, je ne vais pas les utiliser, mais émotionnellement, il est encore difficile de lâcher prise, confesse Erica. J’ai pensé à ramener les embryons à la maison et à leur donner une sorte d’enterrement. » Elle songe aussi à les donner à un laboratoire de recherche. « Mais je me sens juste paralysée, avoue-t-elle. Je ne peux pas croire à quel point il est difficile de prendre une décision. » « Quand je pense à ces embryons maintenant, je suis surprise de voir à quel point je suis émue, témoigne Erica. Et je ne peux pas arrêter de penser à eux. »
Les experts « ne savent pas exactement » combien d’embryons sont stockés dans les cliniques à travers les Etats-Unis, mais le nombre est estimé à « des centaines de milliers voire des millions ».
Source : genethique.org