Le juge des enfants Andrew Strum a statué : à seulement 12 ans, l’enfant est trop jeune pour donner un consentement libre et éclairé, il n’est pas en mesure d’appréhender les conséquences de la prise de bloqueurs de puberté dans sa future vie d’adulte (cf. « Transition de genre » : le mineur apte à consentir ?).
Le juge Strum a refusé de prendre en compte le diagnostic de dysphorie de genre émis par le service. L’enfant y était suivi depuis ses 6 ans, et le diagnostic n’a été posé qu’à l’approche du début de la procédure judiciaire. De plus, avant cette date, le service hospitalier n’a fait passer aucun test clinique à l’enfant qui aurait pu révéler un trouble du spectre autistique ou un stress post-traumatique (cf. Autisme et genre : associations et praticiens alertent). Le juge déplore une approche du sentiment de dysphorie qui se limite à une seule réponse possible, la prescription d’hormones dès qu’un enfant exprime des doutes concernant son « identité de genre ». Selon lui, « à ce stade du développement de l’enfant, le champ des possibles doit rester ouvert, sans toutefois faire courir un risque à l’enfant quant à sa santé et son intégrité » (cf. « Transitions de genre chez les mineurs : le Queensland choisit la prudence »).
Des experts scientifiques ont rappelé au cours du procès que les bloqueurs ne sont pas un simple « bouton pause » qui laisserait à l’enfant du temps pour décider s’il préfère traverser une puberté masculine ou féminine. Le processus naturel de la puberté ne peut pas être interrompu sans qu’il y ait des conséquences négatives sur la santé physique et psychique de l’enfant – et l’on ne s’attelle toujours pas aux causes de son mal-être. Avec ce protocole qui l’empêche de voir son corps et son psychisme de se développer normalement, l’enfant est maintenu dans un sentiment d’inadéquation vis-à-vis de son sexe. Dans la vaste majorité des cas, le jeune patient reste convaincu d’être « transgenre » et entame par la suite un traitement à base d’hormones sexuelles inversées aux effets délétères et irréversibles (cf. Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence).
Dans le camp adverse, la Dr Michelle Telfer, qui soutenait la démarche de la mère de Devin, a essayé de convaincre le juge de l’existence d’une « identité de genre intrinsèque » et « indépendante de toute influence extérieure ». Sans succès : « les experts appelés à témoigner ont été incapables de nourrir leur propos avec des éléments factuels. Ils se sont contentés de citer des témoignages anecdotiques d’adultes transidentifiés à propos de propre conception de leur identité de genre », en a conclu Andrew Strum.
Source : www.genethique.org