Etats de conscience altérée : de nombreuses pistes de recherche - Après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou encore un infarctus, entre la mort cérébrale et l’absence de séquelles, il existe « de multiples situations [d’états de conscience] qu’il est impossible de prévoir à la phase la plus critique du coma ». Et toujours pas « d’examen unanimement reconnu pour faire le pronostic d’un coma », précise le professeur Philippe Menei, neurochirurgien au CHU d’Angers.
La conscience : une difficile définition
La conscience elle-même est une notion délicate à cerner. « On sait aujourd’hui que la conscience, ce n’est pas tout ou rien, noir ou blanc. Nous sommes plutôt dans les nuances de gris », explique le professeur Steven Laureys, neurologue au CHU de Liège.
Mettre des mots sur les différents états de conscience n’est pas chose aisée. « Lorsque la personne retrouve une alternance d’ouverture et de fermeture des yeux mais sans aucune manifestation d’une conscience de soi et de l’environnement, on parle souvent d’état « végétatif« ». Un terme qui a « une connotation péjorative, juge le professeur Lionel Naccache, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, car elle évoque parfois à tort une vie de “légume”, alors que l’on veut parler ici du respect des fonctions végétatives (digestion, circulation, respiration…) ». On lui préfère alors l’appellation d’éveil non répondant.
Des états qui peuvent évoluer dans le temps
« En général, il est admis qu’une personne qui ne montre pas de signe de conscience trois mois après un arrêt cardiaque a des chances très réduites d’amélioration ». Mais si c’est un traumatisme crânien qui a plongé le patient dans cet état, son état « peut évoluer pendant de nombreuses années ».
Les médecins peuvent s’appuyer sur une « échelle clinique de référence », la « Coma Recovery Scale (CRS-R) » pour évaluer l’état du patient dont les signes de conscience peuvent être « fugaces, mais surtout extrêmement fluctuants ». Se former à cette échelle « demande du temps et toutes les équipes ne la maîtrisent pas ». Ainsi, « entre 30 % et 40 % des personnes déclarées en état d’éveil non répondant s’avèrent, après un examen clinique, être dans un état de conscience plus riche ».
Et « l’erreur de diagnostic peut être lourde de conséquences, alerte le Pr Laureys. En effet, en tant que soignant, si vous estimez qu’un patient n’a aucune perception consciente, vous allez agir en conséquence et l’évolution sera moins bonne ».
Source : genethique.org
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Les nouvelles recherches sur les états de conscience modifiés ouvrent des voies pour la prise en charge des patients en état végétatif ou pauci-relationnel. Nous pensons forcément à l’affaire Vincent Lambert dans ce contexte. Son état végétatif a justifié sa mise à mort par les autorités publiques mais en réalité que savions-nous de son état de conscience ?