Féminin, masculin... Iels refusent les cases du genre - C'est un nouveau pronom : « iel » ou la contraction de « il » et « elle ». Neutre, pour désigner ces personnes qui se vivent ainsi, « non-binaires » ou « gender fluid ». Ni hommes ni femmes. Enquête sur un phénomène de moins en moins marginal, qui invite à revisiter son champ des possibles.
« Parfois je me sens complètement femme, parfois plus homme, parfois entre les deux, parfois sans genre. » « Je m'appelle Manon et Kylian. Ce nouveau prénom, c'est mon autre moi, ma nouvelle naissance. » « Dès mon plus jeune âge, j'ai su que je ne me sentais pas vraiment fille, mais je n'étais pas non plus si sûr.e d'être un garçon. Quand j'ai finalement réalisé que j'étais un.e “fluide non binaire”, je me suis senti.e tellement libre ! » « Être fluide signifie que je peux toujours être mon moi le plus authentique. Je ne suis jamais entré. e dans le moule parce que le moule ne me convient pas. Je peux être mon moi masculin et mon moi féminin, parce que ces deux parties de moi font le tout. » « Lorsqu'on me demande mon genre, j'aime bien répondre, comme pas mal de personnes non conformes et non-binaires : “Je suis moi-genre. ” Tout simplement moi-même. » Comme Maud-Lazare, Manon-Kylian, Sawyer, Danni, Kylin, 22 % des 18-30 ans « ne se reconnaissent pas dans les deux catégories de genre : hommes/femmes », révélait une enquête de l'Institut français d'opinion publique (Ifop), parue fin 2020 dans le magazine Marianne. Un chiffre qui fait trembler les frontières du genre.
Dans la rue, de fait, au détour des couloirs des lycées et des collèges, dans les médias, sur les podiums des défilés de mode, et bien sûr sur les réseaux sociaux, de nouvelles silhouettes sont en passe de devenir familières : ni filles ni garçons, alliant la barbe et le fard, le baggy informe, la dentelle et le strass, la jupe mini, le crâne rasé et les boots militaires… Mariant à l'infini les mille et une nuances du genre, comme un défi à l'étroitesse de la binarité, un grand non au vieil ordre établi. Façon Bilal Hassani, qui avait mis le feu aux médias en représentant la France, en toute ambivalence, à L'Eurovision 2019. Et l'on ne compte plus les coming out « non-binaires » de « chanteur.euse.s », « acteur.ice.s » et autres personnalités médiatiques, qui refusent les cases du genre et réclament qu'on leur parle désormais au neutre. En employant notamment le pronom « iel » (contraction de « il » et « elle ») et préférant le mot « personne » à la catégorisation homme/femme.
Source : psychologies.com