Fin de vie : une stratégie politique travaillée pour légaliser l’euthanasie

Fin de vie : une stratégie politique travaillée pour légaliser l’euthanasie
Publié le
January 23, 2023

Fin de vie : une stratégie politique travaillée pour légaliser l’euthanasie - Le débat pour la légalisation de l’euthanasie est lancé en France. L’année 2023 sera marquée par cette entreprise de relativisation de l’interdit de tuer. Une stratégie politique bordée, des arguments fallacieux invoqués : décryptage de Lucie Pacherie, juriste à la fondation Jérôme Lejeune et expert Gènéthique.

Le débat sur la fin de vie dans lequel la France est plongée n’est pas neutre. Il a déjà la tonalité des promoteurs de l’euthanasie. Le gouvernement entend gagner l’opinion publique.

Printemps 2021, le premier point a été marqué. Une proposition de loi du député Olivier Falorni visant à légaliser le « droit à une fin de vie libre et choisie » avait été débattue dans le cadre de la niche parlementaire Libertés et Territoires. Usant de tactique, les députés promoteurs de l’euthanasie, avaient réussi à faire voter par 240 voix contre 48 l’article 1 de ce texte qui posait le principe de l’aide active à mourir. Ils ont pu asséner dans les médias que la France était prête pour légaliser l’euthanasie. C’était un galop d’essai. Emmanuel Macron pouvait inscrire cette mesure dans le quinquennat qui suivait, et ses acteurs clés étaient trouvés : Agnès Firmin Le Bodo, Olivier Véran, Olivier Falorni, tous impliqués favorablement dans ce premier débat. Ils sont, aujourd’hui, ministres chargés de la consultation des associations, des soignants et des parlementaires, pour les deux premiers, président de la mission d’information chargée d’évaluer la loi Claeys-Leonetti pour le troisième.

Il faut ensuite relier les annonces d’Emmanuel Macron en septembre 2022 qui donnent le ton : décoration de Line Renaud, pour gagner le cœur des Français. Il lui promet : « Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige. […] c’est le moment de faire, alors nous ferons. » ; ouverture officielle de la convention citoyenne le 9 décembre 2022, pour donner un gage de démocratie participative, et enfin caution morale du comité consultatif national d’éthique (CCNE). Il fallait au moins cela pour assurer l’acceptation et l’orientation du « débat ». Pour la première fois en effet, le CCNE se dit favorable à la légalisation de l’« aide active à mourir » pour les personnes conscientes et consentantes, atteintes d’une maladie incurable, provoquant des souffrances réfractaires, et dont le pronostic vital est engagé à moyen terme (c’est-à-dire entre 6 mois et un an).[1]

Source : genethique.org

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