C’est en 2013 que Benoît et Christian (1) ont pris le chemin de l’Oregon, l’un des États américains qui autorisent la gestation pour autrui (GPA), pour avoir un enfant en faisant appel à une surrogate, une « mère porteuse ». Une démarche que le couple s’est longtemps interdite malgré son désir de fonder une famille. « Au début, la pratique nous semblait malsaine, la GPA étant souvent assimilée, dans les années 2000, à une forme d’exploitation de femmes pauvres », commence Benoît.
Mais en 2010, un couple ami leur raconte une autre histoire. « Leur parcours aux États-Unis montrait que, là-bas, le cadre légal est clair et que les choses peuvent bien se passer. En entendant d’autres témoignages positifs de membres de l’Association des familles homoparentales (ADFH), après réflexion, nous nous sommes décidés », poursuit-il. Et c’est ainsi que sont nées les jumelles, Olivia et Claire, bientôt 11 ans.
Une « aventure » que Benoît et Christian, mariés en 2016, n’ont aucun mal à assumer. « Nos filles connaissent leur histoire et entretiennent un lien régulier avec Valeria qui les a portées. Pour elles, c’est un non-sujet. Dans nos familles, au travail, dans la vie quotidienne, nous n’avons jamais eu à affronter la malveillance. Mais il est vrai que nous vivons à Paris, dans un environnement social favorable. La seule difficulté a été sur le plan administratif : il nous a fallu attendre dix ans pour que les autorités françaises reconnaissent le lien de filiation », souligne Benoît.
Source : www.la-croix.com