La souffrance des enfants du divorce, un sujet encore tabou ? - Pour ne pas culpabiliser les adultes, la souffrance des enfants après le divorce de leurs parents est une question rarement abordée. Elle est pourtant cruciale.
Plus la cellule familiale est fragilisée, plus l’enfant se déclare en souffrance. L’indice global de souffrance psychologique est de 34,5 % chez les enfants qui vivent avec les deux parents ; de 40 % pour ceux qui vivent avec l’un des deux parents, et de 42,1 % pour ceux qui vivent dans une famille recomposée.
« Ce qui m’a fait le plus souffrir dans le divorce de mes parents, c’était ces allers-retours incessants entre la maison de mon père et celle de ma mère, je n’avais pas véritablement de chez moi », se souvient Juliette. Ses parents ont divorcé alors qu’elle n’avait pas 3 ans, et les séquelles sont encore très profondes vingt ans plus tard. « Des Noël coupés en deux, des anniversaires avec seulement un de ses parents, rarement un moment en paix avec son papa et sa maman… on ne réalise pas à quel point cela peut être dur pour une enfant », précise-t-elle.
Le sujet est rarement abordé, mais Jérôme Brunet, porte-parole de l’Appel des professionnels de l’enfance, rappelle que le divorce est un véritable traumatisme pour l’enfant. À l’occasion d’un colloque organisé par l’association Famille et Libertéet l’International Children’s Rights Institute sur la délicate question des enfants de divorcés, il a détaillé l’ensemble des souffrances que pouvait rencontrer un enfant, après la séparation de ses parents.
Il peut d’abord y avoir une blessure dans son besoin de sécurité affective : « Les piliers sur lesquels il fondait sa sécurité psychique, voire physique, s’effondrent, explique-t-il. Si l’amour entre mes parents peut prendre fin, se dit l’enfant, viendra peut-être un jour où ils ne m’aimeront plus ». L’enfant peut aussi être perturbé dans sa vie quotidienne à cause d’un changement d’école ou de maison, ou pris dans un conflit de loyauté, si ses parents le prennent à témoin dans leurs conflits. Enfin, il pourra se sentir coupable de l’effondrement de sa famille. À cela, s’ajoute aussi la difficulté qu’ont certains enfants à trouver leur place dans les nouveaux foyers que leurs parents choisissent de reconstruire chacun de leurs côtés.
Source : famillechretienne.fr