La traite humaine la plus répandue ? Le trafic sexuel et la pornographie

La traite humaine la plus répandue ? Le trafic sexuel et la pornographie
Publié le
October 17, 2021

La traite humaine la plus répandue ? Le trafic sexuel et la pornographie - Ce 18 octobre est la 15e Journée européenne contre la traite des êtres humains. Pour le juriste Nicolas Bauer, l’exploitation des personnes par l’industrie de la pornographie est une forme de traite, laquelle est interdite par le droit international.

Ce week-end, des « Marches pour la liberté » ont eu lieu dans le monde entier à l’occasion de la Journée européenne contre la traite des êtres humains. En France, des rassemblements ont été organisées par des associations comme A21, une organisation internationale de lutte pour l’abolition de l’esclavage et le Comité protestant évangélique pour la Dignité humaine (CPDH). Nicolas Bauer, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), est intervenu à l’issue de la Marche pour la liberté de Strasbourg, devant les institutions européennes. Il répond aux questions d’Aleteia. 

Aleteia : Quand on entend le mot « traite », on pense spontanément à l’esclavage. Qu’est-ce que la traite des êtres humains, d’un point de vue juridique ?
Nicolas Bauer :
 La traite ne se réduit pas à la « traite négrière » et au commerce triangulaire du XVIIIe siècle. Le phénomène est beaucoup plus large et toujours actuel. En droit international, la traite des êtres humains a été définie en 2000, dans le protocole dit « de Palerme », sous l’égide des Nations-Unies. La traite est aussi une infraction pénale en droit français, depuis 2003. Pour simplifier, nous pouvons dire que la traite consiste à recruter une personne, par la force ou par la tromperie, en vue de l’exploiter. Le protocole de Palerme donne quelques exemples d’exploitation, dont l’esclavage, le travail forcé ou encore l’exploitation de la prostitution d’autrui (le proxénétisme). Avant 2000, le droit international obligeait déjà les États à réprimer ces pratiques. L’avantage du protocole de Palerme est d’appréhender ensemble de nombreuses formes d’exploitation. Il ne vise pas à réprimer directement les pratiques d’exploitation, mais le trafic qui les rend possibles. La lutte contre la traite s’intéresse donc aux causes de l’exploitation des personnes. 

Avez-vous des exemples de traite des êtres humains, en particulier dans le monde occidental ?
Le cas de traite le plus répandu dans le monde occidental est le trafic sexuel. La lutte contre la traite se focalise en général sur le proxénétisme, car c’est la forme d’exploitation sexuelle la plus « classique ». En France, le proxénétisme est réprimé dans le Code pénal en tant qu’ »atteinte à la dignité de la personne ». Il est en revanche légal dans d’autres États européens, comme l’Allemagne et les Pays-Bas.

Source : fr.aleteia.org

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