« L’antispécisme est un antihumanisme » - La lutte contre la souffrance animale est leur cause, mais les antispécistes visent pour cela à remettre en cause la dignité de la vie humaine. Pour Paul Sugy, "l’antispécisme est de toute évidence un antihumanisme et il s’assume comme tel".
Journaliste au Figaro, auteur d’un essai sur le « projet fou des antispécistes », L’Extinction de l’homme (Tallandier), le normalien Paul Sugy répond aux questions de Aleteia pour éclairer avec nuance la dérive inquiétante à laquelle aboutit les mouvements végans. Réduire l’homme à sa dimension biologique est une chose, mais « anéantir ce qu’il y a d’humain dans l’homme » va beaucoup plus loin.
Aleteia : Comment définissez-vous le projet antispéciste ?
Paul Sugy : L’antispécisme est un courant idéologique rassemblant les militants les plus extrêmes de la « cause animale ». Ceux-ci ne se contentent pas de vouloir améliorer le bien-être des animaux, mais jugent que nos sociétés sont construites sur un fondement discriminatoire, qu’ils appellent « spécisme » : le fait de respecter davantage les intérêts des individus de notre propre espèce que ceux des autres animaux. Pour faire simple, penser qu’un cochon a sa place dans votre assiette, mais pas votre belle-mère, fait de vous un spéciste.
L’antispécisme considère que nos devoirs moraux à l’égard d’un individu ne sont pas déterminés par son espèce mais par ses intérêts — entendus au sens de ses capacités biologiques. Il remplace le critère de l’espèce par celui de la souffrance, et décrète l’interdiction de faire souffrir volontairement un individu « sentient », c’est-à-dire capable de souffrir et d’avoir conscience de cette souffrance. Il prône donc une révolution morale et politique, ambitionne d’interdire l’élevage, la chasse et toute autre forme d’exploitation de l’animal par l’homme (jusqu’aux chevaux de trait ou à l’apiculture), et réfléchit d’ores et déjà à l’idée d’octroyer la citoyenneté à nos animaux domestiques.
Et ce n’est pas tout. J’essaie de montrer dans ce livre que l’antispécisme n’est pas un simple changement de regard sur l’animal, mais une réflexion sur l’animalité de l’homme. Les antispécistes disent d’ailleurs « les animaux non-humains », plutôt que simplement « les animaux », rappelant par là qu’à leurs yeux les humains sont des animaux… comme les autres. Ils insistent sur ce qui rattache l’homme au règne animal, et tiennent pour accessoire, au plan moral en tout cas, ce qui l’en arrache. Ils réfutent l’idée d’une « nature » humaine, s’en prennent d’ailleurs à l’idée de « nature » en général, et regardent seulement l’homme comme un animal un peu plus évolué qui aurait inventé un système de domination étayé par des arguments religieux ou philosophiques, grâce à son intelligence supérieure. Je ne sais pas vous, mais moi, je ne me reconnais pas dans cette anthropologie-là.
Source : fr.aleteia.org
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Paul Sugy explique avec précision le projet fou des antispécistes : l'extinction de l'Homme. Ce qu'il décrit est absolument effrayant... et en dehors de toute rationalité. Mais cela concrétise parfaitement le sort d'une humanité qui rejette Dieu, le mandat créationnel et le plan de salut pour les êtres humains.
Nous ne sommes parfois pas conscients des dérives idéologiques et politiques derrière telle ou telle nouvelle tendance de consommation, cependant la position sage serait de nous renseigner et de réfléchir à la lumière de l'Evangile avant d'adopter un nouveau régime alimentaire, un nouveau style vestimentaire ou de devenir les défenseurs de nouvelles revendications qui peuvent paraître bonnes en surface. Que Dieu nous donne du discernement sur ces sujets !