Lorsque le personnel de l’hôpital m’a appelé au chevet de ma patiente, j’ai immédiatement pu constater la gravité de sa détresse. Elle était agitée et essoufflée. Son visage était marqué par la douleur et le dépit. « Je n’en peux plus », pleurait-elle.
Elle souffrait depuis des années d’une maladie chronique et avait été admise dans mon unité de soins intensifs pour des complications aiguës. Elle était affaiblie et épuisée. Sa peine et sa frustration avaient atteint leur paroxysme : « Je veux juste mourir. »
Son ami se tenait à côté de moi à son chevet, et il était manifestement bouleversé par sa détresse. « Demande juste une AMM », lui dit-il soudain, reprenant l’abréviation populaire de « aide médicale à mourir » la formule couramment utilisée ici au Canada pour parler de l’euthanasie et de l’assistance au suicide. « Tu pourras mettre fin à tout ça. »
J’ai été saisi par sa déclaration. Bien que la mort médicalement assistée soit possible dans mon pays, je ne m’attendais pas à ce que la conversation s’oriente dans cette direction. Je voyais là à quel point il se sentait désespéré et impuissant face à la détresse de son amie.
Après quelques interrogations en douceur, nous avons rapidement compris que cette patiente ne voulait pas vraiment mourir ; elle avait plutôt besoin d’être soulagée de sa douleur et de son anxiété et de mieux comprendre sa maladie et ce qu’elle signifiait pour son avenir. Elle voulait encore passer du temps avec ses proches. Nous avons travaillé sur ses symptômes et ses inquiétudes et elle s’est rapidement sentie plus calme et apaisée. En la voyant se reposer et converser avec sa famille, il était difficile de croire qu’il s’agissait de la même personne qui, quelques heures auparavant, réclamait qu’on mette fin à ses jours.
Source : www.christianitytoday.com
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