Le débat sur l’IVG ou le double aveuglement

Le débat sur l’IVG ou le double aveuglement
Publié le
September 12, 2022

Le débat sur l’IVG ou le double aveuglement - Le débat sur l’avortement est un vieux débat, un peu laissé de côté dans notre pays, mais toujours très brûlant aux États-Unis. Dans ce dernier contexte, chaque position est devenue depuis longtemps une sorte de drapeau dans un affrontement qui dépasse largement la question elle-même. Je voudrais simplement souligner quelques points qui me semblent la plupart du temps négligés, en France comme aux États-Unis.

L’oubli de la complexité

Chaque grand sujet éthique est complexe. Cela veut dire qu’il concerne tout un ensemble de questions qui se croisent et s’entremêlent. En ce qui concerne l’IVG, le drapeau choisi par chaque camp en est le symbole. Les « pro vie » s’opposent ainsi aux « pro choix ». On oppose donc la vie de l’embryon et la liberté de choix de la mère. Et on dresse ainsi, de chaque côté, un élément de la question contre un autre, au point de négliger complètement l’autre dimension…

Toute réflexion se fait sur un fond particulier. Ici, bien des choses dépendent de la manière dont on considère la nature de l’embryon. La complexité vient des convictions philosophiques ou religieuses préalables, qui influent largement sur les réponses qu’on donne à ces questions : l’embryon est-il un petit tas de cellules dans le corps de la mère ou le début d’une vie humaine portant déjà toute l’information de la personne qu’il deviendra ?

Éthique personnelle ou loi sociale

On oublie aussi parfois de préciser la question qui nous occupe. Pense-t-on au comportement qui est en cohérence avec la foi chrétienne ou à un projet de loi qui a pour but de s’appliquer à la société dans son ensemble ? Certains chrétiens pourraient penser que poser cette question revient déjà à s’éloigner de la foi. Ce qui est conforme à la volonté de Dieu devrait s’appliquer à tous. Mais cela reviendrait à s’éloigner de la démocratie et à envisager une sorte de dictature religieuse comme on en connaît ailleurs. La loi de l’Ancien Testament elle-même ne va pas dans ce sens. Jésus rappelle que l’organisation du divorce dans la loi n’est pas l’expression de la volonté parfaite de Dieu, mais la prise en compte de « la dureté du cœur des êtres humains » (Mt 19) en vue d’une société compatible avec les conséquences du péché.

Source : point-theo.com

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