« Les filles sont des filles et les garçons sont des garçons à cause de nos cellules », répond une enfant.
« C’est vrai qu’il y a une partie qu’on dit biologique ou génétique qui fait de toi un garçon ou une fille, répond l’intervenante. Après ça, comment, toi, tu le sais, personnellement, que tu es un garçon ou une fille ? »
Une enfant tente de l’éclairer. À l’accouchement, « les docteurs, ils savent si c’est un garçon ou une fille. Pour un garçon, ils le mettent dans une serviette en bleu, pour une fille, la serviette est rose ».
S’ensuit une discussion sur les préférences de couleurs. L’intervenante les recentre : « La question […], c’est personnellement, comment tu le sais […] que tu es un garçon ou une fille ? »
« Parce qu’on n’a pas de pénis ! crie une petite fille. Mais on va pas montrer notre vulve à tout le monde ! »
L’intervenante insiste : « Si je te dis, est-ce que tu es un garçon ou une fille, et est-ce que tu y crois vraiment fort, comment tu le sais ? »
« J’ai pas de pénis ! » crie à nouveau la fillette.
Ce n’est pas compliqué. Mais ça devient lassant. Les enfants s’ennuient et le disent clairement. L’intervenante n’est pas prête à abdiquer. « Qu’est-ce qui fait que tu es une fille ? C’est parce que tu te sens une fille. […] T’as pas besoin de me le prouver, je te crois. […] C’est un sentiment qui est à l’intérieur de toi. » Et à la volée : « Donc […], c’est quoi le plus important ? »
Ils n’ont que cinq ans, mais ils ne sont pas des tarés. Ils ont compris ce que veut l’intervenante. Une enfant répond : « Que tu le sentes en toi. » Bingo ! « C’est vraiment une belle réponse », dit l’intervenante.
La mission est accomplie. Ces enfants croyaient qu’on était fille ou garçon parce qu’on était nés ainsi. Ils le pensent sans doute toujours. Mais ils viennent de comprendre qu’une figure d’autorité insiste pour qu’ils distinguent la biologie et le sentiment intérieur. Ils n’ont pas fini de l’entendre.
Depuis quelques années, nos enfants, à partir de l’âge de quatre ans et pendant tout leur parcours préscolaire, primaire et secondaire, apprennent que les sexes n’existent pas.
Source : www.ledevoir.com
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A l'heure où le Ministère de l'Education Nationale a commandé une réécriture des programmes relatifs à l'éducation affective et sexuelle, il sera utile de jeter un coup d'oeil sur ce qui se passe outre Atlantique, au Québec. La chronique de Jean-François Lisée est éclairante : récit d'entretiens entre des élèves et des intervenants en milieu scolaire à propos de "l'identité de genre" ; réflexion sur les nouvelles consignes éducatives en matière de transidentité ... Si bon nombre de parents et d'éducateurs, au Canada, demandent une "pause" avant de faire dérailler davantage d'enfants et de jeunes, en France, le Ministère de l'Education Nationale devrait s'interroger et ne pas avancer davantage dans des voies aussi dangereuses à l'heure où la santé mentale des jeunes n'a jamais été aussi mauvaise, d'après "Santé publique France".