« Maman, j’ai vu des images pas belles »: comment réagir ? - En février 2021, le gouvernement mettait en garde sur le fait qu’à 12 ans, près d’un jeune sur trois a déjà été exposé à la pornographie. Conseils aux parents dont les enfants sont concernés.
Laure se souvient encore de cette phrase entendue en plein déjeuner familial : « Un bon porno n’a jamais fait de mal à personne ». Pourtant, la réalité est tout autre : la pornographie a un réel impact, notamment sur le cerveau des enfants et des adolescents exposés. Dans son rapport publié le 24 janvier 2023, l’Académie Nationale de Médecine note que « la libération de la sexualité et l’accès à la pornographie sont des phénomènes désormais anciens qui ont débuté dans les années 1970-1980. Mais c’est l’avènement des nouveaux médias et leur généralisation qui ont rendu la pornographie accessible partout, facilement et par tous, y compris par les enfants. »
Tanguy Lafforgue, formé en tant qu’éducateur à la vie et accompagnant de personnes souffrant d’addiction à la pornographie, confirme : « L’âge moyen d’acquisition du premier smartphone est de 9 ans, pas étonnant donc que les enfants et adolescents soient exposés à la pornographie. » Comment réagir lorsqu’ils confient avoir vu des images pornographiques ? Quels conseils donner aux parents qui surprennent l’adolescent en train de consommer de la pornographie, ou qui découvrent l’historique de ses recherches en ligne ?
Qu’il s’agisse d’un pré-ado ou d’un ado, de la première exposition ou de la quinzième, les parents doivent savoir que le jeune vient de vivre un cocktail molotov mental et émotionnel car les images sont puissantes. Elles sont faites pour capter l’attention. Le psychisme d’un jeune n’est pas prêt pour ce type d’images, il n’a pas la maturité psychique ni le recul intellectuel. Le jeune va donc avoir de la difficulté à gérer ce qui se passe en lui. » Les parents, ayant conscience que le jeune a vécu une expérience très spéciale, vont ainsi avoir à cœur d’accompagner l’adolescent, à réagissant à chaud puis en l’aidant sur le long terme.
Tout d’abord, il est bon de ne pas accentuer la honte et la culpabilité. L’adolescent reste un enfant, il n’est pas un adulte, et il a besoin d’être rassuré sur le fait que ses parents l’aiment, qu’ils l’aiment de façon inconditionnelle. Tanguy Lafforgue a entendu des jeunes témoigner des phrases prononcées par leurs parents, comme « Je suis hyper déçu / Tu me dégoûtes / Je suis vraiment triste que mon enfant fasse ça ». Ces mots blessent profondément le jeune.
Source : fr.aleteia.org