Une date, plusieurs fois reportée, qui était attendue par de nombreux parents d'élèves, associations et syndicats soucieux de la forme que s’apprête à prendre le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). Un programme controversé qui sera déployé à travers trois séances annuelles obligatoires dans les établissements publics et privés dès la rentrée prochaine. Jeudi 30 janvier, le Conseil supérieur de l’Éducation (CSE), une instance consultative de l’Éducation nationale, s'est prononcé à l'unanimité en faveur du texte porté par la nouvelle ministre Élisabeth Borne.
Près de 150 amendements ont été débattus au cours du CSE qui s’est réuni mercredi et jeudi. Certains ont été adoptés en séance. "Les échanges ont été vifs et pertinents. Je sais que nous allons aboutir à un texte ambitieux et équilibré, essentiel pour notre jeunesse", a écrit dès mercredi soir la ministre de l'Éducation nationale sur X. À l’issu des débats, la FSU, première fédération de l'Éducation nationale, a salué "une victoire pour l'École". L'Unsa s'est réjoui du "maintien des termes "identité de genre" et "orientations sexuelles" dans le programme" et des "mots explicites comme hétérosexualité, homosexualité, bisexualité". Des références à l’identité de genre qui avaient créé de nombreuses polémiques au mois de novembre, et ce au sein même du gouvernement. À la lecture de la dernière version du texte, Pascale Morinière, présidente des Associations Familiales Catholiques (AFC), confiait à Aleteia que "l’égalitarisme et les stéréotypes de genre [étaient] encore très présents". "L’expression "identité de genre" apparaît encore sept fois dans le texte", soulignait-elle. La fédération de parents d'élèves FCPE a quant à elle demandé au gouvernement de publier "rapidement" ce programme et de "ne céder à aucune pression conservatrice" en l'appliquant à la rentrée.
Parmi les amendements, il en est un qui fait grincer des dents, et à juste titre : la nouvelle version supprime l'obligation, pour les établissements scolaires, d'informer en amont les parents de la date et du contenu des séances. Ceci alors même que la précédente version du programme, semblant répondre aux "sérieuses réserves" émises fin novembre par l’enseignement catholique et l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), spécifiait précisément : "les parents d’élèves sont informés de la tenue des séances obligatoires". Dans la version votée ce jeudi, les parents seraient simplement informés en début d’année scolaire.
Source : fr.aleteia.org
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Est-ce l’épilogue de ce dossier d’éducation sexuelle à l’école ou plutôt un aveu d’échec ? Pour éviter la confrontation avec les parents, le nouveau programme prévoit donc de ne pas les informer des sessions d’éducation sexuelle, une stratégie de fuite en somme qui marque l’échec des tentatives de conciliation et ne répond nullement à l'objectif de partenariat éducatif école-famille.
Le CPDH tient à rappeler au Ministère de l'Education Nationale ses propres engagements : "Les parents sont régulièrement informés sur l'organisation et le fonctionnement de l'école par les rencontres institutionnelles prévues aux articles D. 111-1 et D. 111-2 du code de l'éducation. En complément, des réunions sur toute autre thématique spécifique répondant aux préoccupations des familles pourront être organisées." Eh bien, en la circonstance, de nombreuses familles sont "préoccupées". Elles ont besoin d'être écoutées, entendues et respectées.