Les élections législatives pourraient bien rebattre les cartes de la politique nationale. Elles pourraient même devenir le scrutin le plus important de la Vème République au regard de la crise politique dans laquelle se trouve le pays. A l'issue des élections des 30 juin et 7 juillet 2024, l'extrême droite pourrait s'installer au pouvoir si elle parvient, seule ou avec des alliés, à obtenir un majorité à l'Assemblée nationale. Un scénario qui s'avère plausible compte tenu des résultats aux précédentes élections, dont les européennes du 9 juin dernier mais aussi la présidentielle et les législatives de 2022.
En cas de résultat défavorable aux législatives, le gouvernement actuel serait démis et un nouveau Premier ministre issu de la nouvelle majorité, de gauche, de droite ou d'extrême droite, serait nommé. Et au Rassemblement national, Jordan Bardella s'est déjà positionné pour être un prétendant à Matignon.
La campagne des élections législatives, qui doit officiellement débuter le 17 juin, devrait se jouer entre trois grands blocs et l'issue du scrutin n'est pas jouée d'avance. A gauche, une grande coalition a réussi à se former sous la bannière du Nouveau Front Populaire pour former un barrage contre l'extrême droite et une alternative à la majorité présidentielle. Le Rassemblement national attire à lui une partie des cadres des Républicains ainsi que d'autres forces de droite. Tandis que la majorité présidentielle, esseulée, tente de s'élargir en appelant les socialistes et la droite réticente à une alliance avec le RN à s'unir autour d'un projet programmatique. Chaque bloc espère pouvoir rassembler, à l'issue des résultats des législatives, le 7 juillet, une majorité autour de sa formation politique.
Source : www.linternaute.com
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La stratégie politique du Président de la République est grave et lourde de conséquences parce qu'elle est politicienne. Il se sert du prétexte des résultats de l'élection européenne pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière politique, forçant ainsi des alliances incongrues pour gagner ou conserver des sièges de députés. Ces alliances ne sont pas des alliances de gouvernement mais de circonstances électorales, vidant un peu plus la politique de sa signification, de son sens, de son rôle, pour la précipiter dans ce qu'elle a de plus vil : la caricature et le retournement de veste. La réflexion fait déjà place à l'émotion. Les rhétoriques de la peur et de la colère se répondent mutuellement. Comme trop souvent, les débats sur les idées font place aux idées sur les débats.