TRIBUNE. « Euthanasie : pour que le débat soit complet » - Dans une tribune, la médecin Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, répond à l’artiste Line Renaud et au député Olivier Falorni, qui appelaient la semaine dernière à légaliser l’aide active à mourir.
Médecin et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, Claire Fourcade répond à la tribune publiée la semaine dernière dans le JDD par le député Olivier Falorni et l’artiste Line Renaud sur la fin de vie. Ils y appelaient à légaliser l’aide active à mourir. Voici sa tribune : « Dans le JDD du 21 août, Line Renaud et Olivier Falorni réclament instamment la « légalisation d’une aide active à mourir ». Publiée au cœur de l’été, cette tribune n’apporte aucun élément nouveau à un débat déjà ancien mais comporte en revanche de nombreuses inexactitudes ou approximations. Il est important de les relever, car le débat public doit se fonder sur des données fiables et dénuées de toute instrumentalisation.
« Dès lors que l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation du patient peut le placer dans une situation susceptible de durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, peut-on sincèrement considérer cela comme humainement tolérable ? », s’interrogent les coauteurs. Or, l’arrêt de la nutrition ou de l’hydratation artificielles, quand il est nécessaire au confort du patient, s’accompagne systématiquement d’une sédation qui soulage la souffrance lorsque le décès est attendu dans les jours à venir.
« De plus en plus de malades décident de se tourner vers la Belgique ou la Suisse pour mettre un terme à leur vie », est-il encore soutenu. Cette situation reste en réalité rarissime. Selon le dernier rapport officiel de la commission de contrôle belge, les euthanasies de patients étrangers s’élèvent à 45 sur deux ans. Il est donc faux de prétendre qu’un intense « tourisme de la mort » viendrait démontrer l’« hypocrisie » de la France dénoncée par les militants de l’euthanasie.
Plus grave, nos deux auteurs affirment qu’« il n’est pas rare que des médecins français procèdent à des euthanasies clandestines pour mettre fin aux souffrances de leurs patients ». Si cette assertion se base sur des extrapolations fallacieuses, il est surtout extrêmement imprudent de faire dire aux médecins français ce qu’ils ne disent pas. Non, l’euthanasie clandestine n’est pas une pratique courante en France. En aucun cas les médecins ne s’y livrent pour contourner une loi prétendument prohibitive.
Source : lejdd.fr
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Ce court article (1 minute de lecture) résume bien la stratégie présidentielle sur le sujet de l’euthanasie.
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