Vers la ‘production’ d’enfants nés de deux pères

Vers la ‘production’ d’enfants nés de deux pères
Publié le
February 13, 2025
Vers la ‘production’ d’enfants nés de deux pères - Les chercheurs avancent à grands pas dans leurs tentatives visant à produire un embryon animal né de deux femelles, de deux mâles, voire d’un seul « parent ». La barrière principale qu’ils tentent de franchir est celle de l’empreinte génomique. Entretien avec le professeur René Ecochard.

Gènéthique : Pourriez-vous nous expliquer le phénomène de l’empreinte génomique ?

René Ecochard : Dans les testicules et les ovaires, des marques dites épigénétiques, appelées empreintes génomiques, sont déposées sur les chromosomes des gamètes. Ces marques épigénétiques donnent l’ordre à certains gènes de s’exprimer et à d’autres de rester inactifs. Elles ne sont pas placées sur les mêmes gènes, de telle sorte que l’enfant conçu reçoit normalement des messages différents de son père et de sa mère. Sans ces empreintes, les unes venant du père et les autres de la mère, l’embryon ne se développe pas correctement.

Certains messages sont destinés au placenta. Ceci agit sur le petit et sur sa mère. A titre d’exemple, chez la souris, une empreinte apportée par le mâle fait sécréter par le placenta des hormones agissant sur le cerveau de la mère. Elles ont pour effet, après la mise bas, une plus grande attention de la mère pour ses petits [1].

Un autre type d’effet de l’empreinte génomique est de grande importance dans notre espèce : c’est la non-viabilité des embryons lorsque les deux chromosomes d’une même paire proviennent d’un même parent, ce qui arrive parfois par suite d’une erreur dans la formation des gamètes. Seuls les embryons dont les paires de chromosomes viennent des deux parents se développent. Il y a malheureusement des cas où cette protection échoue provoquant des maladies graves chez l’enfant (syndrome de Prader-Willi par exemple).

G : Des chercheurs sont parvenus à contourner l’empreinte génomique afin de faire naitre des souriceaux à partir de « deux pères » (cf. Empreinte génomique : des souris nées de « deux pères » atteignent l’âge adulte). Que pensez-vous de ces travaux ?

RE : La production d’individus à partir de deux mammifères du même sexe se fait in vitro, en implantant dans un ovule dont on a enlevé le noyau, les noyaux de deux ovules ou de deux spermatozoïdes. L’œuf ainsi obtenu est placé dans l’utérus d’une femelle pour la gestation.

L’échec de ce procédé était, dès 1984, attribué à l’empreinte génomique [2]. De nombreuses équipes cherchèrent alors à contourner cet obstacle. En 2004 une équipe parvint à faire développer une souris à partir de deux gamètes femelles dont l’un avait une anomalie génétique qui imite l’empreinte génomique observée chez le mâle [3]. Cependant modifier les gamètes n’était pas aisé.

Source : www.genethique.org

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Commentaire du CPDH

Produire des enfants plutôt que de les accueillir ? C'est l'orientation que prennent les recherches sur l'embryon. En manipulant toujours davantage les gamètes et le génome, les scientifiques ont réussi à faire naître des souriceaux de deux mères ou de deux pères, et voudraient tester ces techniques sur la procréation humaine. Les questions qui se posent : voulons-nous d'une société qui produit des enfants sur commande, qu'elle que soit la réalité biologique ? Quels impacts sur ces potentiels enfants ?

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